Nombre d’entre vous ont réagit à l’un des premiers articles de Whim sur les imprimantes 3D : faut-il attendre, acheter, laisser passer ? Si vous avez suivi nos conseils, vous ne vous êtes pas jeté sur la première imprimante venue et vous avez bien fait : Skylar Tibbits et ses acolytes du MIT nous concocte pour 2014 une impression 4D ! Alors, merci qui ?

Longueur, Largeur, Profondeur, et … ?

C’est la première question : quelle est donc cette mystérieuse quatrième dimension ? En effet, tout objet nous entourant est bel et bien en trois dimensions, et il n’en existe pas de quatrième, alors qu’est-ce donc que cette invention ? Cette dimension, et bien c’est le temps.

« Nous voulons ajouter à la 3D un élément temporel; utilisant les imprimantes 3D pour fabriquer des objets se transformant et s’assemblant après coup » Skylar Tibbits.

Fruit des premières expérimentations, un nouveau composant polymère combiné à un squelette rigide en plastique. Ce matériau, d’apparence banal, réagit au contact de l’eau de deux façons : il grossit de 150% d’une part, et se plie à 90° d’autre part. Ainsi, un simple tube peut se muter en cube une fois immergé, de la même façon qu’une boîte à plat peut se monter toute seule…

C’est donc l’alliance entre matériaux « intelligents » et matériaux « classiques » qui permettraient d’imprimer des objets évolutifs dans le temps. Les matériaux rigides agissent comme des guides pour les matériaux dynamiques, leur dictant où grandir et comment se déformer, mais aussi quand se figer. Ainsi on obtient à partir d’une forme plane et rectiligne une forme en trois dimensions, répondant aux caractéristiques définies en amont.

« Tout est programmable – métal, bois, plastique – car tout répond à des facteurs environnementaux comme le son, la pression, la chaleur, l’humidité ou les vibrations. » Skylar Tibbits.

Que faire de cette paille qui se transforme en cube ?

Comme souvent en science, et encore plus dans les nouvelles technologies, il faut voir un peu plus loin que le bout de son nez au travers d’exemples concrets pour mesurer l’impact d’une telle invention. Imaginez donc une évolution de cette matière, qui ne réagirait non plus à l’eau mais à l’air. Imaginez maintenant l’impression d’une chaise, totalement plate et 150% plus petite que dans la réalité, réalisée sous vide d’air. Imaginez vous désormais sortir cette chaise imprimée de votre sac, la déballer chez vous, et attendre que le contact de l’air lui fasse prendre sa forme définitive. Alors, intéressé ?

SKYLAR TIBBITS IMPRESSION 4D

C’est bien là tout l’intérêt de l’invention. Supprimer l’étape de l’assemblage, réduire les volumes à transporter, et donc l’impact écologique global des objets qui nous entourent. Avec l’impression 4D, le MIT est donc en passe de révolutionner bon nombre de secteurs : aéronautique, automobile, bâtiment… Un immeuble capable de réagir dynamiquement en cas d’incendie et grâce à la captation de chaleur, une voiture  capable d’adapter son aérodynamisme à sa vitesse grâce à la pression mesurée, etc.

Et pour Monsieur Toutlemonde ?

Nous, simples consommateurs, risquons de rester au stade de la paille pendant quelques temps :(. En effet vous l’aurez compris, ce matériau polymère est la clé de voûte de la technologie, qui s’appuie par ailleurs sur des imprimantes 3D « classiques ». Et autant vous dire que la recharge ne sera pas disponible chez votre revendeur habituel.

Si l’information est restée aussi « confidentielle », c’est bien que le grand public n’est pas le premier visé par cette innovation. Les industriels, en premier lieu, vont devoir imaginer comment utiliser cette technologie. Cette dernière, si elle s’avère aussi fiable et intéressante qu’a priori, va ensuite peu à peu se démocratiser pour envahir notre quotidien.

Notre conseil concernant les imprimantes 3D reste donc le même : attendez ! Cette technologie évolue à vitesse grand V et nous ne serions pas étonnés de vous écrire bientôt un nouvel article sur pourquoi pas, une 5ème dimension…

Affaire à suivre !

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